japon: Hokkaido Tour : La route des fleurs (2)

Jour 2 (09 sept) : Rumoi 留萌 - 上富良野 Kamifurano (130 km)

Je quitte la rider house gratuite en mettant 2 pièces dans la boîte commune, prends vite un petit-déj au Lawson de Rumoi et je démarre avec un petit col, 美葉牛峠, en direction d'Asahikawa. J'arrive à 深川, Fukagawa, sur des grosses routes mais pas encombrées. Ca fait vraiment étrange d'avoir de très longues lignes droites avec rien ni à droite ni à gauche, juste des champs tout plats. Malgré les paysages pas super captivants les kilomètres défilent 4 par 4 et j'avance vite, mais en sentant bien les kilomètres de la veille inhabituels pour mes jambes.

Immersion dans le jaune total ...

Je fais une pause à 神居古潭, Kamuikotan, le long du chemin et de la rivière 石狩川. Il y a un vendeur de fruits, j'achète un maïs et des prunes à un prix bien moins élevé qu'il ne serait à Kyoto. Il y a des histoires sur l'origine divine du lieu, et les trucs à prendre des photos, c'est des trous naturels bien circulaires dans la roche. Puis je repars pour Asahikawa, 旭川, la deuxième ville d'Hokkaido avec un peu plus de 350000 habitants. En fait je bifurque vers le sud juste avant, et reste dans la banlieue avec des routes pas trop fréquentées.

Kamuikotan : Un guide pour apprendre à reconnaître le japanglais, featuring les noms de lieux traduits littéralement qui racontent une histoire à eux seuls, et la malédiction des articles.

Suite du chapitre "Le Japon est le pays du train", avec une locomotive 29638 de 1913 qui atteint 65 km/h

Les trous naturels, "the footmarks of the ferocious deity"

Les périphéries des grandes (et même petites) ville comme Asahikawa sont souvent peuplées de ラブホテル délabrés à la décoration absurde, il y en avait bien 5 ou 6 dans le même état ici. Bien sûr les fils électriques certifient que la scène est japonaise.

Asahikawa 旭川

Mon itinéraire me mène à Biei. Avant de partir, j'avais cherché sur internet les endroits à voir, et la zone de Biei/Furano avait l'air super chouette et colorée avec ses fleurs à l'infini. Je vais donc directement où ma carte indique パッチワークの丘, la "colline patchwork", avec la route du même nom. C'est un coin à collines, alors en haut de chaque montée je m'attends à voir soudainement un gigantesque patchwork de fleurs, d'autant plus que les bus de tourisme qui me doublaient de temps en temps faisaient monter le suspense. Mais ce passage magique tarde à venir, les environs ne sont que des champs en friche. Puis, à un spot à touristes sans trucs particuliers, un guide m'apprend avec un air triste que la période des fleurs est terminée. Maintenant tout est désert. Je suis déçu et je repars quand même tourner sur les routes à l'ouest de 美瑛 Biei, voir s'il n'y aurait pas de chouettes trucs là où c'est indiqué comme spot touristique. Il y a quand même pas mal de bus remplis de vieux qui font du tourisme de groupe (le seul moyen qu'ils utilisent pour sortir de leur ville ?), et qui prennent en photos les champs, l'herbe et les arbres, comme s'ils n'avaient jamais vu un endroit plat sans immeubles. Bon, c'est vrai que c'est pas facile à trouver quand on habite à moins de 200 km de Tokyo ou d'Osaka. Je prends moi aussi des photos des routes qui pourraient très bien être franc-comtoises, avec des bouses de vache (oui, j'ai vu mes premières vaches depuis 1 an) et quelques fermes sur les cotés. Il y a même des marchands de saucisses (à base de vraie viande). Je croise quelques autres jeunes à vélo chargé avec le tapis de sol, qui au passage est un truc bien inutile pour la place qu'il prend.

A l'approche de Biei

Paysage que je n'ai pas vu en dehors d'Hokkaido (pour le Japon)

ケン＆メリーの木

Jésus-Christ est un tanuki

Un point de vue au milieu des champs ...

... et son parking à bus de papys

Panorama 360° depuis ナイルドセブンの丘

Les nains de jardins version japonaise

En revenant un peu sur mes pas, j'arrive à ぜるぶの丘, et j'ai la surprise de me retrouver dans un champ de fleurs ! Ca sent bon les fleurs. L'entrée est gratuite, mais on se fait vendre du maïs à 300 yens (2 fois le prix de kamuikotan) et des objets de luxe appelés melons.

ぜるぶの丘

Floraison. Le grand absent de septembre, c'est la lavande

65 euros les 4 melons

Content d'avoir trouvé une "ferme de fleurs", je pars à la recherche d'autres dans le sud de Biei.

かんのファーム

Dommage ...

Puis une dernière avant la nuit, 四季彩の丘, shikisai-no-oka. Et la, c'est la consécration, puisque ça semble être l'endroit où on prend LA photo pour montré qu'on a été a Hokkaido. C'est le dernier endroit de la zone de Biei, et j'arrive 20 minutes avant la fermeture avec un bon timing sans faire exprès. Il fait un peu sombre mais les couleurs sont quand même éclatantes et les rangées de fleurs s'étalent sur plusieurs vagues.

四季彩の丘

十勝 Tokachi en fond

En sortant, il fait tout d'un coup nuit, et il n'y a aucun onsen ou endroit accueillant sur la carte … mais en tournant la double page l'icône magique ゆ (pour 湯, eau chaude, bain) apparaît à la frontière de la prochaine ville, Kamifurano, 上富良野. J'emprunte un parallèle à la grosse route, mais il dure bien plus longtemps qu'il en à l'air, et surtout il file droit vers les grandes montagnes. J'arrive quand même dans une zone éclairée, avec en bonus un restaurant conseillé par le livre, un 弁当屋さん, qui en effet m'a préparé un bento bien copieux et oishii, que je mange à une coin laundry. Enfin ! Depuis le matin j'avais pas vraiment mangé, juste des fruits, ice cream, mocchi, etc. achetés à des marchands sur la route. Puis je vais à l'onsen フラヌイ, un onsen tout petit avec 2 bains, mais dont l'odeur est très forte. L'un des bains n'est qu'à 31°, car l'eau chaude provient directement de 1200 mètres sous la terre sans traitement. Un panneau demande de ne pas s'inquiéter si on voit de l'huile flotter, c'est normal.

Puis malgré la météo qui annonce 90% de pluie pour la nuit, je vais au camping voisin, 日の出 y planter ma tente.

上富良野 by night