japon: Taiwan (8) - Sur les rails d'Alishan

24 février

Nouveau réveil bien matinal pour rejoindre le sud par train, plus précisément par HSR (High Speed Rail). HSR est en fait un vrai Shinkansen (bullet train) livré par les Japonais il y a seulement 1 an, le nez et le nombre de voitures modifiés. Un peu comme au Japon où la majorité de la population est concentrée sur une seule ligne, les taïwanais sont rassemblés sur la côte Ouest, que le HSR parcours du nord (Taipei) au sud (Kaohsiung) à 300 km/h en 1h30, au lieu des 4h30 par train normal. Les conditions sont donc similaires.

HSR. C'est bel et bien un shinkansen, tout comme le KTX coréen est un TGV

On descend au milieu de la campagne, à 嘉義 Chiayi. En fait, la gare HSR est au milieu de rien, à 30 minutes en bus de Chiayi. Une fois arrivé, en attendant notre second train, on se trouve des bentos pour NT$50 préparé à la demande (enfin, au pointage du doigt).

bento

Ce second train est spécial. Il n'y en a qu'un par jour. La ligne Chiayi 嘉義 – 阿里山 Alishan, longue de 72 km, a été ouverte en 1912 par le gouvernement colonial japonais pour ramener le bois des forêts. Maintenant il n'opère plus que pour la visite touristique. Sa vraie spécialité est qu'il démarre à une altitude de 30 mètres, alors qu'Alishan est à 2216 mètres. Ca prend au total 3h30 (20km/h) de magnifique spectacle.

Alishan railway

En effet, le paysage et la végétation change complètement entre le départ et l'arrivée. Au début, on navigue dans les palmiers :

Les nuages nous tombent dessus. On est déçus, mais l'ambiance est mystérieuse. On se croirait dans un vaisseau fantôme, certes un peu bruyant. Le train est très étroit et se balance.

A 743 mètres d'altitude, 獨立山駅

Mais petit à petit il refait jour et on remarque que l'on survole une mer de nuages.

A mi-chemin, 交力坪駅

1186 m

On fait un arrêt prolongé à une station. Un vendeur entre et on lui achète une patate chaude, mais violette. Et avec un très fort goût d'eau de Cologne. C'est bizarre … mais le mystère reste entier (dans mon estomac).

A la même station, une colonie de mamies investit notre wagon. Et tour à tour, une se lève et va faire raconter une histoire drôle devant toute l'assemblée. Elles se sont marrées bruyamment pendant vraiment longtemps.

Ma patate violette qui ne comprend pas non plus la blague de la mamie

La nature n'étant pas vraiment décidée à laisser les humains faire passer des wagons, il faudra passer au total 49 tunnels et 77 ponts pour rejoindre le sommet.

Une des particularités du train est son aptitude à pouvoir grimper une pente si raide. Mais même s'il est costaud, il faut des virages en Z à 2 endroits : pour passer ces épingles à cheveux, la voie ferrée est non dérivable en 4 points. Le train fait marche arrière sur un autre embranchement, puis re-marche avant une centaine de mètres plus loin.

Les arbres n'ont rien à voir avec ceux d'en bas

Second Z-switch

Arrivée …

Au total on aura traversé 3 couches de nuages. La forêt sent bon, il y a des gares et des maisons paumées, parfois des gens, c'est très pittoresque.

Le village à Alishan n'est qu'une concentration de petits hôtels. Le notre n'a pas d'électricité avant 6 heures du soir. Au milieu des hôtels, on est désagréablement surpris de trouver un 7/11 et un Starbucks, alors qu'il n'y a pas tant de touristes que ça.

999ショップ ?

On réalise alors que l'altitude a tout changé, y compris les températures. Heureusement, notre chambre équipée de lits chauffants nous fait oublier le froid.

25 février

On se réveille à 5h pour aller voir le lever de soleil. Parce qu'il faut bien faire un truc une fois en haut d'Alishan, et aussi parce que même si on est pas sur le point culminant de Taiwan, c'est un peu le lever de soleil du Fujisan local.

Train du matin

On reprend le petit train sur une autre portion, qui monte encore plus haut, après 6,25 km. On arrive à 祝山 Jushan, 2489 m, il fait déjà jour mais le soleil est encore couché. On se trouve un bon point de vue, malheureusement gâché par un mégaphone qui a fait de la pub pendant 30 minutes. Et malheureusement surtout par les nuages, qui sont descendus sur les montagnes au loin pile avant que le soleil allait en sortir, à 6h48, et qui nous font repartir avec une petite déception.