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samedi 17 mai 2008

Kyoto Far West : d'Arashiyama à Hozukyo

Ce samedi après-midi, c'est séance hiking-running. D'habitude, je vais courir dans les montagnes d'Higashiyama, l'est de Kyoto. Pour changer, on part dans l'ouest, bien moins pratique, car il faut traverser toute la ville inintéressante. Car la partie intéressante (temples, rues animées, université, meetings, gens, etc) est concentrée à l'est, aux alentours de la rivière 鴨川 Kamogawa.

Pour l'occasion, j'ai finalement acheté les cartes officielles du 京都一周トレイル Kyoto Tour Trail. Ce chemin bien balisé fait le tour de Kyoto en 60 kilomètres. L'office du tourisme édite 4 cartes topographiques au 1/25000 bien foutues, avec le trail officiel, les autres chemins de montagne, les temples et attractions, et quelques infos touristiques. J'ai acheté les miennes au bureau d'Okazaki, en face du 平安神宮 Heian Jingu :東山コース 500¥, 北山東部コース 500¥, 北山西部コース 500¥, 西山コース 300¥.

C'est donc parti, d'abord en vélo, pour une petite heure de route et trottoirs jusqu'à 嵐山 Arashiyama, déjà pas mal parcouru en période de cerisiers en fleurs (2007, 2008), en automne pour les érables rouges vifs (2006, 2007, 2008) ou de light-up (2007, 2008).

Le grand ouest de Kyoto, avec en bas à droite, 渡月橋 Togetsukyo, le pont d'Arashiyama. Plus loin, Hozukyo ...



Une fois là, il faut chercher le panneau du trail. A l'ouest, il commence depuis 松雄大社 Matsuo-taisha, mais on le rejoint en cours.

Dans les petites rues d'Arashiyama


Garden design


西山トレイル NishiYama Trail Checkpoint #26, voilà l'entrée



Ca n'est pas la fameuse bamboo forest qui est illuminée en hiver, mais une autre tout aussi charmante


Après une grimpette qui transpire, on peut admirer l'ouest de Kyoto, avec le pont 渡月橋 au premier plan


Sur une butte en contrebas, il y a une habitation bruyante, c'est le Arashiyama Monkey Park Iwatayama


On quitte finalement le trail pour prendre un autre chemin qui s'éloigne un peu plus de la ville. On passe le mont éponyme, 嵐山, culminant à 382 mètres.




De l'autre coté de Kyoto


Lorsque l'on redescend la pente, très raide, on entend des bruits sourds comme si des ours se tapaient dessus plus bas. On y va donc rapidement, intrigués. On tombe finalement sur 保津川 la rivière Hozu, parcourue par les bateaux touristiques, dont le battement des rames devait résonner dans la vallée. A part ça, pas un chat ... mais ce n'est qu'une impression.

En longeant la vieille voie ferrée au bord de la rivière, on tombe ensuite sur un gars déguisé en démon traditionnel. Je sais qu'on est bien au Japon, mais c'est quand même surprenant. En fait, il travaille pour Sagano Scenic Railway, un petit train romantique qui emmène les couples d'Arashiyama, Kyoto, jusqu'à Kameoka. Ou comment transformer des rails abandonnés en installation touristique. Mais c'est vrai que la vallée d'Hozu est magnifique (surtout en automne). On le voit enfiler son masque et faire peur aux amoureux et aux familles dans les wagons qui arrivent en gare. Deux étrangers penauds en short sur le quai désert, on fait aussi partie du spectacle.

Morale : pour être peinard dans ce pays, il faut aller loin, vraiment très loin ...

Carte de la gorge d'Hozu


"Vous êtes ici", à la station JR d'Hozukyo, JR保津峡駅. C'est une station qui m'avait fascinée à mes tout débuts dans Kyoto, lorsque j'étais parti à vélo dans le nord, et revenu en soirée du 3ème jour par cette route 50, coupant des champs de pommes et me demandant si je serai chez moi vivant. J'étais revenu à la vie et à la ville par un petit chemin ridicule derrière あだしの念仏寺. En effet, à cette époque je n'avais qu'une idée bien vague d'où j'étais, et j'étais fier de ma découverte sensationnelle à bout de pédales de cet endroit perdu et bien caché. Maintenant, je sais que chaque jour des centaines de touristes payent pour y venir en voiture, train ou bateau.

Morale : le Japon, y rester trop longtemps anéantit tout le charme qu'il avait à ses débuts (1001 autres exemples à venir).

Bref, c'est quand même intéressant et nostalgique, et rigolo de voir le train s'arrêter sur ce quai suspendu.

Train à l'arrêt en gare d'Hozukyo


JR保津峡駅


JR保津峡駅 est une 無人駅, une gare sans employé, pratique pour sortir sans payer, donc c'est le même prix que l'on vienne de Kyoto ou de Wakkanai


Pour mettre un peu d'aventure, on est obligé de passer une grille 立入禁止 et marcher le long de la rivière Hozu. Dans les passages étroits, le courant est bien violent.


On remarque aussi des traces suspectes que l'on va suivre ...

Suspect


Crotte de suspect


Suspect tout frais


Suspect évanoui dans la nature :(


Malgré nos espoirs, on ne met la main sur aucun animal. Je vais nager sous le pont de la gare トロッコ保津峡, où le courant compense parfaitement mes efforts et me permet de faire sur sur-place fatiguant. On pourrait revenir à Arashiyama à pied, mais la nuit va rendre la tâche galère. On prend le train pour 10 petites minutes.

Hozukyo station by night


Puis tant qu'à faire, on s'arrête à 天山の湯 Tenzan-no-yu, alias さがの温泉 Sagano Onsen, un des rares onsen de Kyoto, récemment ouvert, bien classe et un peu cher (1000¥), avec de l'eau cuivrée, un sauna équipé d'une grande TV et des employés qui frottent le dos.

天山の湯 Tenzan-no-yu

画像クレジット:オヌル


Et enfin, retour à vélo de nuit à Kyoto centre. Voilà pour une belle journée du moi de mai 2008.

Epilogue : De l'efficacité japonaise (dans l'interdiction)

Nul doute que le Japon est le pays des droits et des interdictions. Tout ce qui n'est pas interdit est autorisé sous certaines conditions, il y a des règles bien précises à suivre, de façon à fournir aux habitants un encadrement maximal. Formulaires, files d'attentes, guichet, horaires, tout doit être régulé. Que se passe-t-il alors si quelqu'un fait quelque chose de nouveau, quelque chose qui n'a été ni autorisé ni interdit ? Il y a alors quelqu'un pour établir des règles. Photo pas plus tard que y'a 2 semaines. Je me souviens aussi vaguement d'avoir entendu une histoire d'accident dans une entreprise, où le responsable, au lieu d'aider immédiatement les victimes, à d'abord pris le temps de faire un organigramme décisionnel pour savoir quoi faire en cas d'accident.

Loin de moi l'idée que je suis la cause unique du message suivant (Hozukyo doit être bien fréquenté en été), mais moins de 2 mois après avoir nagé dans les eaux des gorges, une bannière a été installé pour interdire la baignade à cet endroit (et la présence de "Danger!", en anglais dans le texte, "prouve" que la cause a impliqué des étrangers).

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