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samedi 16 décembre 2006

Décembre

Bon, quoi de neuf pendant ces 15 derniers jours ...

Le TOEFL va dépasser son délai de 67% pour me donner les résultats. On a eu aussi une série de tests pour tous les différents cours de Japonais, qui se sont plutôt bien passés. Même celui de cet après-midi, avec une pause surprise en plein milieu pour aller voir les pompiers jouer à Spiderman sur le mur voisin en guise d'exercice de sécurité. D'ailleurs, il y a une dizaine de jours, un feu s'est déclaré dans un labo de trucs radioactifs en plein milieu du campus, et l'université est passée dans le journal (quelque chose d'assez peu important pour des étrangers qui savent pas lire). Mais bon, le lundi était comme tous les autres. Par contre on a pas encore eu le test du cours de lecture du mercredi matin. C'est un cours où il faut lire un texte sur la politique ou l'économie japonaise, truffé de kanjis qu'on utilisera pas avant des siècles. Jusqu'à présent, c'était faisable, car on avait une semaine pour chercher les lectures de ces kanjis avant le cours, et de n'avoir qu'à lire les furigana. A partir de maintenant, on doit faire la traduction à la volée Japonais -> Anglais. En s'aidant de la version anglaise, c'est un peu du bluff.

Concernant mon test d'entrée en Master, tout en Japonais, ce sera pour les 13/14 février. Selon mon advisor, c'est facile, il suffit d'avoir lu un livre avant, qui est évidemment en Japonais. Une bonne partie semble être des trucs basiques, heureusement.

Ces derniers jours, ce qui m'a le plus occupé, c'est la recherche d'une nouvelle chambre. Où je suis actuellement, Obaku, ville d'Uji, en plein sud de Kyoto, c'est pas très pratique. Que ce soit en train (380 yens), en bus (free) ou en vélo (transpiration), l'aller simple prend 1h et quelques minutes suivant la température où le temps d'attente aux correspondances. Ca fait perdre du temps, des sous, et quand on rentre chez soi c'est assez tôt, et jusqu'au lendemain. Ca serait pratique si j'étais sur le campus de l'université situé à Uji, juste à coté, mais je suis sur le principal, Yoshida, dans le nord de Kyoto. Le seul point positif est le loyer, qui n'est que de 11700 yens (à diviser par 150 pour avoir des euros). Les quelques fois où j'en ai parlé à des Japonais, j'ai eu un cas plus bas que moi, un cas à Osaka qui faisait 4h de trajet par jour, de même pour la secrétaire à Nara. J'ai lu qu'à Tokyo la moyenne est d'une heure entre la maison et le travail, les logements intéressants étant incroyablement chers. Enfin, les prix à Kyoto sont comparativement plutôt ridicules. La densité du Japon est de 335 hab./m², en gros 3 fois la France. Mais selon le livre qu'on étudie, 40% de la population japonaise (50 Mhab) est concentrée sur 3 villes (et banlieues), Tokyo, Nagoya et Osaka (je sais pas si Kyoto est comptée comme banlieue d'Osaka ...). Et quand on se ballade pas dans les coins touristiques, c'est un vrai amas de gens qui se vivent par dessus, que ce soit dans immeubles de chambres étroites, où de petites maisons en bois (mais dans les 2 cas, aucune trace de double-vitrage, et l'utilisation de joints pour les portes ou fenêtres n'est pas répandue. A la place ils se chauffent par tout plein de moyens).

J'ai donc cherché dans Kyoto, près du centre-ville et de l'université, ce qui a donné une manshon (appartements) à Nijo. Pour 36000 yens mensuels, j'ai 7.5 tatamis (ici ça remplace le m² (1 tatami = 1.62m²)) + un UB (unit bath, salle de bain complètement moulée en plastique sur le modèle d'u petit Japonais). Sauf qu'il y a des trucs spéciaux en plus au Japon qui font plein de calculs et plein de sous à débourser lors de l'installation.

En plus du loyer d'avance, il y a :
- Le shikikin (50000 yens), garantie restituée à la fin (enfin d'après ce que j'ai entendu, jamais entièrement).
- Le reikin (50000 yens), "cadeau". C'est de l'argent qu'on ne reverra jamais, juste un cadeau au propriétaire pour le remercier de nous laisser habiter dans sa maison. Certains propriétaires se font bien plaisir à fixer des sommes débiles.
- A place de ces 2 chiffres, on peut avoir un affichage semblable, Garantie : X yens dont X yens qui ne seront pas restitués.
- Un autre chiffre de yens-cadeau, lors du renouvellement du contrat (tous les 1 ou 2 ans)
- Assurance contre le feu, charges pour la personne qui viendra nettoyer les escaliers et l'eau, frais d'agence ...

Pour valider tout ça, il faut un garant de nationalité Japonaise, sinon ça marche pas. De toutes façons, les propriétaires aiment pas bien avoir des étrangers dans leur maison, vu les tentatives qui se sont terminées au téléphone quelques secondes après que l'agent a annoncé notre statut qui contient toutes les tares du monde en un seul mot (ryuugakusei = étudiant étranger).

Je vais devoir aussi ouvrir un compte dans une vraie banque, car celui de "La Poste" japonaise, sur lequel est versée la bourse, est spécial, et on peut pas faire des transferts dessus. Avec tous les guichets qui ferment à 15 heures et les forums internet occupés par des gens refoulés pour non-japonaisité, ça va me faire un autre super jeu. Le Japon est pratique pour acheter un parapluie et à manger en réglant sa facture d'électricité à 4h du matin en bas de chez soi, mais pas pour tout.

Aussi, pour la recherche d'une chambre/maison, le vrai seul critère après le loyer semble être le temps qu'il faut pour marcher à la station de bus/train la plus proche. Y'a des affiches sur laquelle il est impossible de savoir si la maison est à Kyoto ou Sapporo, mais on sait qu'elle est à 1 minute à pied de l'arrêt de train. Et c'est ça qui influe sur le prix. Surtout si la gare à proximité est une gare majeure (une où même les express et super-express s'arrêtent), ça fait monter le loyer. Ils ont l'air d'accorder plus d'importance à combien il y a à parcourir à pied pour aller à la gare qu'à la durée du trajet en train. (De toutes façons le Japon c'est le pays du chemin de fer, tout le monde prend le train tous les jours).

Enfin d'où je serai, d'après la carte ci-dessous, je pourrai aller partout quand je veux en vélo, c'est ce qui compte.


Pour faire un paragraphe d'anecdotes, on m'a fait remarquer plusieurs fois que j'écris au stylo-plume. "Comme avant", "C'est pas trop chiant d'avoir à changer de cartouches ?", "C'est super cool d'écrire au stylo plume, mais je sais pas si je pourrai y arriver, il faut une technique spéciale ?". On m'a autorisé à regarder autour de moi en marchant sur le trottoir, car je suis "au Japon et non en France, y'a pas à surveiller les crottes de chien semées partout". Je me suis fait rappeler à l'ordre par AU KDDI (ie le téléphone portable) pour n'avoir pas payé ma facture que je n'ai jamais reçu, car j'ai choisi le versement automatique depuis mon compte de La Poste (qui là est possible ...) Sauf que le portable est au nom de "blablabla Henri blablabla", alors que le compte bancaire est au non de "blablabla Hanri blablabla". (ça parait nul comme ça, mais écrit en Japonais c'est bien plus facile de se tromper). Du coup le transfert n'avait pas été autorisé. Je suis obligé de remplir tous les papiers avec mon super nom à 6 longueurs au lieu de 2, sinon y'aura un dysfonctionnement quelque part. Je suis aussi allé à la Kyoto Tower, une tour de 130 mètres de laquelle on voit tout Kyoto. Hier, je suis allé voir un spectacle de théâtre Nô, joué par des acteurs (sur le conseil de mon advisor) très connus. Hé bien ça dure longtemps, quand les gens bougent c'est avec la plus grande lenteur, et on comprend rien à ce qui doit être prononcé avec une voix tremblotante. Pour continuer ma visite des temples de Kyoto, la semaine dernière je suis allé au Sanjusangendo, un célèbre temple qui renferme 1000 statues toutes différentes.


Kyoto Tower. Seulement 130 mètres, mais elle paraît grande car Kyoto n'est pas une ville démesurée. Au pire les grand buildings ne font qu'une dizaine d'étages. La grande rue, c'est Kawaramachi-doori. C'est la verticale qu'on voit à l'Ouest de Kamogawa sur le plan plus haut. Comme pas mal de rues à Kyoto, elle fait des kilomètres (à vue de nez, au moins 7). Le gars qui a pris cette photo était probablement sur le toit de la gare.

Sanjusangendo, 三十三間堂. Photo d'internet, car interdit de sortir son appareil dans un tel lieu. On dirait pas comme ça mais les visages et les accessoires dans les multiples mains sont tous différents.

Même temple, vu de dehors, avec mon appareil. 125 mètres de long. Et déja des techniques anti-sismiques avec des couches de sable alternées. (C'est le vrai bois du temple du 13eme siecle, pas du bois neuf suite à un feu comme plein de temples et chateaux)

Petit jardin de Sanjusangendo


Dans un jardin


Une maison sur le chemin de ce vieux quartier


Sinon j'ai aussi sur PC la photo prises avec le keitai (téléphone portable). La plupart sont floues car j'étais en mode Macro et non Paysage.


Cette photo doit dater de début octobre, avant que je ne touche au bouton caché macro/paysage. Sur la rivière Kamogawa qui coule tout le long de Kyoto, il y a toujours des petites cascades, des hérons, canards, mouettes, gros poissons, pierres avec des dessins dessus, et 1m de profondeur maxi. La rivière est pratique car son petit chemin qui passe sous les ponts permet de traverser la ville rapidement sans se taper les feux.

Le long de l'eau, on a les maisons traditionnelles en bois. Ce coin devait être pas mal au sud, car sur un bon kilomètre ce ne sont que des restaurants chers. Derrière, les immeubles tout moches, comme tous les immeubles.



Rien à voir avec Kamogawa. C'est sur le lavabo des toilettes du labo. Après avoir touché au fameux bouton.

Maki-sushi party, faits par nous-mêmes, et tous mangés (y compris les 2 autres assiettes qui ne sont pas sur la photo).


Sinon l'automne et les feuilles rouges c'était bien quelque chose de bien programmé. La semaine d'après les magnifiques érables, tout était devenu moche (enfin, moins beau).

Noël au Japon, comme ils sont pas très chrétiens, ça va être un jour normal un peu plus ici qu'ailleurs ...

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