Wakayama 和歌山県
Je suis donc parti jeudi matin à 4h de façon à éviter les trains bondés avec mon vélo toujours empaqueté, jusqu'au Koya-san, 高野山, dans Wakayama-ken, et revenu dimanche soir, en prenant le train depuis Owase 尾鷲, dans Mie-ken. Je pensais aller beaucoup plus loin, mais finalement j'ai pas pu aller visiter les attractions de Mie, plus au nord, comme le plus vieux sanctuaire Shinto du Japon.
Jour 1/4 :
Donc cette fois, ayant pris la main, le déplacement du vélo en sac s'est fait tout seul et bien plus rapidement que pour Shikoku. A l'aide d'un petit train de montagne dont le bruit sur les rails n'est pas très rassurant, je me retrouve vite au pied du Mont Koya, origine du bouddhisme Shingon, où je monte dans le raide cablecar. Une fois le vélo remonté, il n'est que 9h, il fait super beau, et je peux commencer mon voyage.
J'ai mis la partie concernant Koya-San dans le post suivant.
Jour 2/4 :
Aujourd'hui, je pars direction Shirahama, 白浜, une sorte de station balnéaire, assez connue pour sa plage et ses onsen (parmi les 3 meilleures places à onsen du Japon), où j'avais voulu arriver la veille, mais sans succès.
Environ 10 km avant d'y arriver, les voitures sont déjà prises dans les bouchons. C'était chiant, mais j'ai enfin ma récompense :
Finalement, Shirahama n'est pas bien grand. Je continue mon chemin en direction de Kushimoto, 串本, la ville la plus au sud de la péninsule.
Pour le déjeuner, je m'arrête manger un ume soba, soba à la prune, dans un restaurant au bord de la route, où je suis accueilli par un "oooohhh, on dirait un américain" de la part du fils de la serveuse. Il était bien grand, mais j'ai pas compris de sa mère s'il était en fait très jeune ou s'il avait des problèmes dans la tête. Il me demande comment je suis arrivé ici, mais pas moyen de lui expliquer. Je tente "l'année dernière", et "il y a 6 mois", mais ce sont 2 mots qu'il n'a "pas encore appris". Du coup, comme je suis décidément pas américain, il tente une deuxième fois : "japonais ?". Sa mère se marre, et lui est incapable de trouver un 3ème lieu sur notre planète. Comme sa mère enchaînait avec "danois" comme 3ème proposition j'ai vite arrêté le massacre, mais c'est pas rare du tout que les gens d'ici ont bien des difficultés à percevoir l'extérieur où à assimiler ce qui n'est pas d'origine japonaise, comme s'ils venaient de débarquer. Pour présenter les nouvelles lois de 2004 qui commencent par "The alien has …", la brochure explique "There revisions will be of great help in promoting smooth internationalization of Japan and in establishing a base for realization of a society where Japanese people are able to live together comfortably with foreign nationals". Ca ne fait que 150 ans, et en plus ils ont l'air plutôt lent au niveau de comment aborder un virage (ah tiens, ca explique le panneau "on creuse un tunnel pour éviter un virage dangereux" et la limitation à 80 km/h sur l'autoroute). Comme me l'a expliqué un gars du labo, le Japon a carrément fermé ses frontières en 1639, pour se protéger des chrétiens qui voulaient les christianiser. Jusqu'en 1852, ils progressent à leur rythme, développent notamment le Kabuki, et ils ne verront presque rien du reste du monde, jour où l'américain Matthew Perry vient les obliger à ouvrir les yeux, et ils le trouvent super beau avec ses beaux habits et son beau bateau. Voilà pour restedumonde = américains et innovation/mode = copierlesUSA. Sinon, anecdote "marrante" de la semaine dernière, deux filles de 18 ans (comprendre ~14 ans) me demandent d'emblée "de quelle université des Etats-Unis je viens". J'ai bien pris le temps de chercher des indices susceptibles de me faire venir de là-bas, mais non. J'ai trouvé un indice un peu plus tard, quelqu'un est questionné sur son pays, il répond "California" …
J'arrive finalement à Kushimoto. C'est un peu le bout du monde, mais ça reste le Japon. Je peux donc aller dans ce super marché ouvert tous les jours et toutes les nuits de l'année (mais la zone habillage ferme à 23h), me faire un copieux repas de sushis, les trucs à base de poisson étant pas chers du tout, accompagné de 2 L d'Aquarius, de l'eau vitaminée (plus vendue que l'eau minérale).
Je trouve par chance un onsen ouvert jusqu'à minuit, l'eau sent l'œuf pourri, mais du rotenburo on aperçoit l'île voisine et son phare.
D'ailleurs, a Kyoto, sur les 8 minutes de chemin qui séparent l'université de ma chambre, j'ai le choix entre le grand Jusco (une sorte de Casino) jusqu'à 21h, un autre marché jusqu'à minuit, ou si vraiment je dépasse mes horaires, le Fresco, 24h/24, avec légumes et poissons frais.
Jour 3/4 :
Le matin, je fais le tour de la presqu'île et de l'île. La surprise au bout du bout de la péninsule, c'est qu'il y a un mémorial turc, avec des marchands de souvenirs turcs.
Je reviens sur le continent voir les localement célèbres roches alignées 橋杭岩 et la cascade de Nachi 那智m, 133m de haut de 13 de large.
Jour 4/4 :
Nettement moins intéressant, il pleut toute la journée. Je vais quand même faire un tour le long des côtes, c'est toujours beau.
Pendant la golden week, la poste à eu la bonne idée de fermer. Comme c'est elle qui garde mes sous, j'ai été surpris et n'avais plus assez pour rentrer en train. Heureusement le système japonais est fait pour que ça se passe bien en cas de besoin …
1 commentaire:
Concernant le sable de la plage de Shirahama, il fut un temps où celui-ci était bien plus blanc et naturel (aveuglant même) et produisait un son particulier quand on le foulait... mais il a été pillé pour la production de verre.
Au fait, en suivant la côte dans ce sens, tu as loupé dans cette ville une belle photo à prendre:
"engetsuto" une sorte de pont de roche au milieu de la mer.
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