Hokkaido Tour : L'onsen sauvage (3)
Jour 3 (10 sept) : Fukiage onsen 吹上温泉 (20 km)
Je repars de ces bains magiques pour aller à la version payante. Onsen (温泉) signifie littéralement "source d'eau chaude", mais on trouve "onsen" pour désigner aussi un établissement où on peut prendre des bains de cette eau (qui fait hôtel ou pas) où carrément un village quand il est construit autour d'une source. Donc la version payante de 吹上温泉 est 500m plus loin, un grand chalet au milieu de rien. Grâce à ma réduc du camping j'y rentre pour seulement 400 yen, un prix dérisoire pour un tel endroit. Tout l'intérieur est en pierres et en bois qui sent le bois, la lumière faible, la décoration vraiment bien. Sauna, jets, bain à bulles parfait avec appui-tête et repose pieds en pierre, bain central entièrement en bois, et dehors, 3 rotenburos ! Un petit à 48°C, où je n'ai vu qu'une seule personne entrer (elle devait être dénervée), un autre à 44 où j'ai pu vérifier que c'est ma limite (une fois dedans je ne dois plus bouger), et un classique à 39 où il y avait finalement tout le monde. Il y a aussi un immense bain central mixte pour ceux qui ont leur maillot de bain, mais il était occupé par les familles et les enfants qui faisaient du toboggan. Au coin douche, comble pour cet endroit perdu dans la montagne d'Hokkaido, le gars d'à coté parle français, a une moustache, a étudié en France 2 ans et travaille à Los Angeles. Mais pas de surprise, c'est bien un Japonais puisqu'il doit sortir car sa maman l'attend.
Après cette journée passée à me reposer dans des bains, je me sentais plus trop de redescendre en vélo sous la pluie incessante. En attendant sans espoir dans l'entrée, un employé qui termine me propose de me redescendre avec sa camionnette. Où j'ai été étonné, c'est qu'on était à plus de 1000m d'altitude (j'avais pas Google maps sous la main à l'époque) (Je dois surement l'avoir sur le keitai, mais c'est pas donné non plus), et qu'en hiver c'est dangereux à cause du verglas et des cerfs.
Le soir, je vais me manger un ramen, les ramen d'Hokkaido sont en effet différents de ceux auxquels je suis habitués. Les men sont plus épais et ça n'a pas le même goût. Puis retour au camping où je peux apprendre quelques kanjis dans le hall, devant la télé qui passe entre autre une émission démontrant la puissance du FBI et des américains, ou alors une autre qui force des Japonais à se caser avec des Japonaises en fort surpoids. Même si on peut trouver bien plus inutile à la TV, je comprends pourquoi je ne regarde jamais la mienne.
Je suis réveillé vers 6h par la pluie que ma fine tente tend à laisser passer, et je vais me réfugier dans le chapiteau en bois du camping. La météo sur le portable c'est bien, accessible en moins d'une minute, donne les prévisions pour les 4 prochaines tranches de 6 heures avec la température, le temps et le % de risque de pluie, et évidemment une petite phrase d'explication "n'oublions pas notre parapluie" quand ça dépasse 30% et "surtout ne sortons pas nous risquerons d'être mouillé" quand ca dépasse 70%. Le mauvais point, c'est que je commence à vérifier trop souvent pour rien, et surtout à croire qu'il ne pleuvra que de 30% entre 12 et 18 heures par exemple. Mais bon, toute la journée semble être pas joyeuse, alors au lieu de gâcher les autres champs de fleurs en les voyants tout mouillé sous les nuages et la pluie, j'ai choisi de profiter de cette pluie en ayant de l'eau chaude jusqu'au cou. En effet, Hokkaido est super pour ses onsen, il y en a partout, et encore mieux, un concept nouveau pour moi de 野天風呂 (rotenburo) gratuit qui à l'air super bien sur les photos. C'est à une vingtaine de kilomètres de Kamifurano, vers la montagne 十勝. Juste avec les premiers kilomètres, mes jambes me font comprendre que cette journée de repos est nécessaire. Ca paraissait pas comme ça sur la carte toute plate, mais c'est super raide et je dois pousser le vélo jusqu'en haut. Au moins j'avais pu laisser mon sac en bas.
Je finis par arriver à 吹上温泉の湯, Fukiage no yu, un peu trempé. Il y a un parking en gravier le long de la route, et au fond, un petit chemin qui descend sur 200m. Et là, c'est bien mieux qu'en photo. Il y a 2 bains dont un assez grand, et une petite cabane pour se changer. C'est des bains mixtes, donc j'ai du demander les bonnes manières de bathing, celles qui sont habituellement affichées à l'entrée de tous les bains dans les établissements, à destination des étrangers qui par définition sont plus sales que les Japonais, mais aussi pour les jeunes Japonais qui n'y vont pas souvent, et pour les vieux qui y vont trop souvent et font comme si c'était chez eux. Là, il y a 2 dames en maillot de bains, et 2 papys en short de bain. Ils me disent que généralement, les femmes sont en maillots de bain et les hommes nus, mais cas exceptionnel, on a le droit (et le devoir) de mettre sa タオル, la petite serviette de bain, dans l'eau pour se cacher. Je vais directement dans le petit bain du haut, où le papy me fait le détail de la température. Il fait 44°C, mais le flux entrant est en réalité à 47°C. Comme c'est trop chaud, ils mettent un bouchon et se baignent dans l'eau ainsi (un peu) refroidie. Je me rappelle plus trop pourquoi mais il enchaîne sur les différences Japon-reste du monde, comme s'ils se mettaient volontairement à l'écart du monde (bon, ils ont aussi fermé leur frontières complètement pendant plus de 200 ans quand même), différences bien visibles tous les jours, qui selon lui viennent de la guerre. Pour reprendre ses termes, il a "dans son ADN" les gènes de la défaite contre les européens et américains, et se sent toujours inférieur. C'est pourquoi il a beaucoup voyagé mais toujours en Asie. Et aussi (j'y crois un peu plus à celle là), c'est son complexe envers les gens grands. Mais une fois les vieux partis et les Japonais grandis au lait et à la viande, je reste encore sceptique sur l'ouverture internationale du Japon …
En arrivant ...
Fukiage no yu
Le volcan duquel sort directement cette source est encore actif. L'eau soigne le corps si on se baigne dedans, et aussi l'intérieur si on la boit, avec à l'appui des exemples de gens presque morts qui sont venus, ont bu, et ont survécu. L'eau à 47 se boit super bien, avec un fort goût de citron, alors que d'habitude l'eau d'onsen a une forte odeur d'œuf pourri ou de station essence (mais elle ne sent rien le citron). Comme j'ai pas bu de la montée j'en bois plein et fais des provisions. Je peux entrer dans l'eau à 44°C (chiffre officieux), mais en faisant des poses sous la pluie fine de temps en temps. Puis arrive un autre papy habitué, qui débouche l'arrivée d'eau chaude et je dois quitter le bain. Je descends donc à l'autre, plus grand, à 41°C. En au milieu, il y a une poutre en bois avec un "rideau" en plastique pour faire séparation. J'aventure une main de l'autre coté pour trouver le comment du pourquoi. Elle en ressort bien rouge et faire rire la mamie, vu que de l'autre coté c'est environ 55°C. On voit aussi dans la paroi l'eau qui sort directement de la roche, à plus de 70°C. Le long de l'escalier aussi, l'eau chaude coule et rend les marches glissantes.
Le grand bain pas brûlant
Le petit bain, avec à gauche les tasses pour boire l'eau
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Je repars de ces bains magiques pour aller à la version payante. Onsen (温泉) signifie littéralement "source d'eau chaude", mais on trouve "onsen" pour désigner aussi un établissement où on peut prendre des bains de cette eau (qui fait hôtel ou pas) où carrément un village quand il est construit autour d'une source. Donc la version payante de 吹上温泉 est 500m plus loin, un grand chalet au milieu de rien. Grâce à ma réduc du camping j'y rentre pour seulement 400 yen, un prix dérisoire pour un tel endroit. Tout l'intérieur est en pierres et en bois qui sent le bois, la lumière faible, la décoration vraiment bien. Sauna, jets, bain à bulles parfait avec appui-tête et repose pieds en pierre, bain central entièrement en bois, et dehors, 3 rotenburos ! Un petit à 48°C, où je n'ai vu qu'une seule personne entrer (elle devait être dénervée), un autre à 44 où j'ai pu vérifier que c'est ma limite (une fois dedans je ne dois plus bouger), et un classique à 39 où il y avait finalement tout le monde. Il y a aussi un immense bain central mixte pour ceux qui ont leur maillot de bain, mais il était occupé par les familles et les enfants qui faisaient du toboggan. Au coin douche, comble pour cet endroit perdu dans la montagne d'Hokkaido, le gars d'à coté parle français, a une moustache, a étudié en France 2 ans et travaille à Los Angeles. Mais pas de surprise, c'est bien un Japonais puisqu'il doit sortir car sa maman l'attend.
Après cette journée passée à me reposer dans des bains, je me sentais plus trop de redescendre en vélo sous la pluie incessante. En attendant sans espoir dans l'entrée, un employé qui termine me propose de me redescendre avec sa camionnette. Où j'ai été étonné, c'est qu'on était à plus de 1000m d'altitude (j'avais pas Google maps sous la main à l'époque) (Je dois surement l'avoir sur le keitai, mais c'est pas donné non plus), et qu'en hiver c'est dangereux à cause du verglas et des cerfs.
Le soir, je vais me manger un ramen, les ramen d'Hokkaido sont en effet différents de ceux auxquels je suis habitués. Les men sont plus épais et ça n'a pas le même goût. Puis retour au camping où je peux apprendre quelques kanjis dans le hall, devant la télé qui passe entre autre une émission démontrant la puissance du FBI et des américains, ou alors une autre qui force des Japonais à se caser avec des Japonaises en fort surpoids. Même si on peut trouver bien plus inutile à la TV, je comprends pourquoi je ne regarde jamais la mienne.
2 commentaires:
Où est l'image secrète???
:oP
hello there! Im cute yellow and chubby from america. It took a while to find you. Your french is excellent!
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