Stage fini
Mon stage de 2 semaines chez Sharp s'est fini avec une belle présentation en japonais. C'était prévu en anglais, mais vu que personne n'a semblé comprendre ma phrase-test pour prévenir qu'ils vont bien assister à une présentation en anglais, ça c'est fait en japonais spécifique non préparé, mais finalement c'est bien allé. J'avais pas grand-chose à présenter, vu que mon "tuteur de stage" qui me demandait de patienter un peu pour me donner des instructions a fini par révéler qu'il avait rien préparé du tout, et s'excusait tellement souvent que ca devenait des mots bouche-trous. Du coup je me suis amusé avec Perl et les logiciels d'analyse de circuits, et aussi à installer GmailLite qui remplace très bien un Gmail bloqué. D'ailleurs http://www.google.com/xhtml qui affiche les pages pour mobile passe aussi souvent le proxy.
En causant avec les chefs (ces même qui ne parlent pas anglais, alors qu'il paraît qu'il faut avoir un score TOEIC acceptable pour être promu)(manque de concurrence probablement), j'apprends que la dizaine d'usines réparties sur Honshu sont toutes dans un coin perdu où personne n'aurait envie d'aller. Ce pour être près d'un échangeur d'autoroute et peut-être de concentrer l'esprit des gens sur le travail vu qu'il n'y a rien autour. Y'avait un sondage dans la revue interne, indiquant que la majorité des employés était satisfaite avec 1 ou 2 sorties entre collègues (les seules de leur vie en fait) par an, et le placement des usines y est surement lié. Du coup ceux qui n'habitent plus au dortoir à 2 minutes du bureau et une bonne heure d'un quartier vivant sont éparpillés dans la campagne aux alentours de Tenri ou dans les grandes Osaka/Kobe/Kyoto, avec 2-3 heures de transport quotidien. Et la raison du pourquoi le site web n'indique pas la station de train la plus proche, c'est parce qu'elle ferait peur aux clients et qu'en y descendant on est perdu, ce qui est tout à fait vrai.
De même, il y a beaucoup de célibataires dans le centre de recherche, du à la combinaison campagne perdue + heures supp, et par conséquent, les mariages arrangés sont pas prêts de se terminer.
J'ai eu un petit passage sur la situation économique des familles, qui devient de plus en plus tendue. Les salaires ne montent jamais au Japon, ou bougent avec les prix. Mais les prix sont globalement en baisse. Et en pas globalement, les trucs utiles comme les aliments de base augmentent, et les trucs inutiles comme les TV et keitai baissent. Donc même ceux qui ont des bas salaires ne peuvent pas vivre correctement, un peu comme les milliers de Japonais qui travaillent mais qui habitent les cybercafés pour dormir.
Au dortoir, il y a pendant le dîner la TV avec les championnats du monde d'athlétisme à Osaka, c'est un peu con vu que c'est juste a coté. Enfin les Français n'ont pas fait de merveilles. Comme d'habitude les chaînes japonaises, dont le but est de transformer toute l'actualité en une information ludique, présentent ça comme un grand jeu en fabriquant des affiches à la Mortal Combat et en présentant les gens par couleur de cheveux. Quand le timing était mauvais je pouvais voir le nom original des athlètes avant qu'il ne soit caché par la translittération en kanas japonais (processus qui se fait avec beaucoup de pertes qu'il faut compenser par son imagination pour revenir au vrai nom). Comme d'habitudes les athlètes japonais (à part l'exception室伏 Murofushi, lanceur de marteau) se font éliminer au premier tour ou aux qualifications. C'est un truc que j'ai toujours pas compris, si ça vient de leur nourriture pas équilibrée du tout ou d'autre chose, mais ils sont forts en rien malgré leur entraînement. A l'école et l'université, ils font presque tous un sport. Mais c'est au moins 5 entraînements par semaine, interdiction de sécher, c'est apparemment super dur, et quand c'est les vacances scolaires, les cours sont remplacés par d'autres entraînements. C'est donc impossible de rejoindre un club de sport ici, sauf les "circles" qui en sont une version allégée pas aussi stricte. Et malgré ça ils sont nuls en presque tout. Encore au tournoi de tennis de Tokyo ce mois de septembre, les 5 Japonais sont sortis au 1er tour. Du coup j'ai été qu'a moitié étonné en lisant que Murofushi, parmi les meilleurs lanceurs mondiaux, n'avait que 50% de gènes japonais. C'est surement la même cause qui fait d'eux des légendaires improductifs.
Pendant ce temps, autour d'un Pic Pirate on recause des entreprises japonaises avec les autres stagiaires, et il y a encore une différence, celle de l'origine des compagnies. Sharp et Matsushita (Panasonic) sont originaires du Kansai (Kyoto-Kobe-Osaka) alors que Canon et Sony sont du Kanto (Tokyo). Et en tant que quelqu'un du Kansai, il ne voulait pas aller travailler dans une compagnie pas du Kansai, surement encore une histoire de "j'aime pas tout ce qui n'est pas comme ce que j'ai vu de 0 à 20 ans". Pour l'anecdote, on raccourcit McDonald's en MacDo dans le Kansai mais en Mac (Makku en japonais) dans le Kanto. Ils m'ont refait un classement détaillé de la popularité des entreprises : Matsushita est le meilleur, juste devant Sony qui régresse un peu. Puis viennent Sharp et Toshiba, mais les heures supp. sont plus nombreuses à Toshiba. En bas, Sanyo (mon frigo) est en train de couler et personne ne veut y aller. Pour le non-électronique, Toyota a bien une image de champion. Et Nintendo est aussi bien vu.
D'ailleurs, le dortoir est super bien équipé pour contrôler la présence de ses habitants, avec 2 couches de panneaux lumineux dans le bureau du chef surveillant, pour savoir si on est dans sa chambre ou ailleurs dans le bâtiment, des caméras de sécurité et des ascenseurs qui ne s'arrêtent pas au 2ème (étage interdit aux hommes, protégé dans l'escalier par une caméra et porte à pass magnétique). Le bon point est la carte blanche pour manger à la cantine le soir, on a tous pris des kilos.
L'avant-dernier jour, tout l'étage a eu droit à une nomikai pour le départ d'un vieux chef. J'y apprends que les golfs très chers aux alentours de Kyoto sont chers parce que designed par des champions étrangers, que maintenant les gens commencent à se faire payer leur heures supp (mais que les 3 premières par exemples. Ce qui fait que les employés devront rester encore plus tard s'ils veulent faire leur quota d'heures supp. offertes), que Sharp est très généreux avec 40 jours de congés payés, mais que les employés les moins scrupuleux en prennent 20 à tout casser, et qu'en dessous de 12 jours pris, ils se font taper dessus. Ils étaient globalement surpris que Sharp ne soit pas inconnu en Europe où ils ne vendent pas tant que ça. Ils ont du abandonner Manchester United quand ils sont devenus trop forts et Sharp ne pouvait plus donner l'argent nécessaire.
Le lendemain, un tout jeune employé fait le tour des gens pour demander de payer pour la participation de la veille. Tout le monde a mangé et bu pareil, mais sur sa feuille Excel, les gens sont classés par rang dans la société et payent en fonction. Par exemple, le plus gros chiffre que j'ai vu était 7000 yen et qq, et moi on m'a demandé 2200. Finalement il viendra me rendre mes 2200 yen avec un "you are no fee because you student".
Voilà, après 11 jours je peux rentrer à Kyoto. Entre temps NTT Docomo m'a remboursé pour l'entretien mon trajet en Shinkansen à Tokyo en plein tarif, je gagne environ 4000 yen sur l'affaire.
Avec 5500 yen (bien moins que pour ceux qui le passe à l'étranger), je m'inscris au JLPT le 2 décembre, c'est le seul test de proficency en japonais pour évaluer son niveau. Il y a 4 niveaux, correspondant du 4 au 1 à 80, 300, 1000 et 2000 kanjis connus. Je me suis inscrit pour le niveau 2, soit 1000 kanjis, une grammaire suffisante et 6000 mots de vocabulaire. J'y suis encore loin, mais c'est pour me motiver à les apprendre.
J'ai juste le temps de dormir et d'acheter quelques affaires, et je pars dans la foulée en ferry pour Hokkaido où j'y reste 3 semaines.
Puis je rentre la veille de ma rentrée le 1er octobre. J'ai validé tous les cours que j'ai pris au premier semestre, il ne m'en reste que 2 à valider pour le second, donc je commence mes recherches qui après des innombrables changements semblent tourner autour du mind probing.
Avant de poster mon parcours à Hokkaido, je fais un post sur Tenrikyo, une "religion" basée à Tenri juste à coté de Sharp.
En causant avec les chefs (ces même qui ne parlent pas anglais, alors qu'il paraît qu'il faut avoir un score TOEIC acceptable pour être promu)(manque de concurrence probablement), j'apprends que la dizaine d'usines réparties sur Honshu sont toutes dans un coin perdu où personne n'aurait envie d'aller. Ce pour être près d'un échangeur d'autoroute et peut-être de concentrer l'esprit des gens sur le travail vu qu'il n'y a rien autour. Y'avait un sondage dans la revue interne, indiquant que la majorité des employés était satisfaite avec 1 ou 2 sorties entre collègues (les seules de leur vie en fait) par an, et le placement des usines y est surement lié. Du coup ceux qui n'habitent plus au dortoir à 2 minutes du bureau et une bonne heure d'un quartier vivant sont éparpillés dans la campagne aux alentours de Tenri ou dans les grandes Osaka/Kobe/Kyoto, avec 2-3 heures de transport quotidien. Et la raison du pourquoi le site web n'indique pas la station de train la plus proche, c'est parce qu'elle ferait peur aux clients et qu'en y descendant on est perdu, ce qui est tout à fait vrai.
De même, il y a beaucoup de célibataires dans le centre de recherche, du à la combinaison campagne perdue + heures supp, et par conséquent, les mariages arrangés sont pas prêts de se terminer.
J'ai eu un petit passage sur la situation économique des familles, qui devient de plus en plus tendue. Les salaires ne montent jamais au Japon, ou bougent avec les prix. Mais les prix sont globalement en baisse. Et en pas globalement, les trucs utiles comme les aliments de base augmentent, et les trucs inutiles comme les TV et keitai baissent. Donc même ceux qui ont des bas salaires ne peuvent pas vivre correctement, un peu comme les milliers de Japonais qui travaillent mais qui habitent les cybercafés pour dormir.
Au dortoir, il y a pendant le dîner la TV avec les championnats du monde d'athlétisme à Osaka, c'est un peu con vu que c'est juste a coté. Enfin les Français n'ont pas fait de merveilles. Comme d'habitude les chaînes japonaises, dont le but est de transformer toute l'actualité en une information ludique, présentent ça comme un grand jeu en fabriquant des affiches à la Mortal Combat et en présentant les gens par couleur de cheveux. Quand le timing était mauvais je pouvais voir le nom original des athlètes avant qu'il ne soit caché par la translittération en kanas japonais (processus qui se fait avec beaucoup de pertes qu'il faut compenser par son imagination pour revenir au vrai nom). Comme d'habitudes les athlètes japonais (à part l'exception室伏 Murofushi, lanceur de marteau) se font éliminer au premier tour ou aux qualifications. C'est un truc que j'ai toujours pas compris, si ça vient de leur nourriture pas équilibrée du tout ou d'autre chose, mais ils sont forts en rien malgré leur entraînement. A l'école et l'université, ils font presque tous un sport. Mais c'est au moins 5 entraînements par semaine, interdiction de sécher, c'est apparemment super dur, et quand c'est les vacances scolaires, les cours sont remplacés par d'autres entraînements. C'est donc impossible de rejoindre un club de sport ici, sauf les "circles" qui en sont une version allégée pas aussi stricte. Et malgré ça ils sont nuls en presque tout. Encore au tournoi de tennis de Tokyo ce mois de septembre, les 5 Japonais sont sortis au 1er tour. Du coup j'ai été qu'a moitié étonné en lisant que Murofushi, parmi les meilleurs lanceurs mondiaux, n'avait que 50% de gènes japonais. C'est surement la même cause qui fait d'eux des légendaires improductifs.
Pendant ce temps, autour d'un Pic Pirate on recause des entreprises japonaises avec les autres stagiaires, et il y a encore une différence, celle de l'origine des compagnies. Sharp et Matsushita (Panasonic) sont originaires du Kansai (Kyoto-Kobe-Osaka) alors que Canon et Sony sont du Kanto (Tokyo). Et en tant que quelqu'un du Kansai, il ne voulait pas aller travailler dans une compagnie pas du Kansai, surement encore une histoire de "j'aime pas tout ce qui n'est pas comme ce que j'ai vu de 0 à 20 ans". Pour l'anecdote, on raccourcit McDonald's en MacDo dans le Kansai mais en Mac (Makku en japonais) dans le Kanto. Ils m'ont refait un classement détaillé de la popularité des entreprises : Matsushita est le meilleur, juste devant Sony qui régresse un peu. Puis viennent Sharp et Toshiba, mais les heures supp. sont plus nombreuses à Toshiba. En bas, Sanyo (mon frigo) est en train de couler et personne ne veut y aller. Pour le non-électronique, Toyota a bien une image de champion. Et Nintendo est aussi bien vu.
D'ailleurs, le dortoir est super bien équipé pour contrôler la présence de ses habitants, avec 2 couches de panneaux lumineux dans le bureau du chef surveillant, pour savoir si on est dans sa chambre ou ailleurs dans le bâtiment, des caméras de sécurité et des ascenseurs qui ne s'arrêtent pas au 2ème (étage interdit aux hommes, protégé dans l'escalier par une caméra et porte à pass magnétique). Le bon point est la carte blanche pour manger à la cantine le soir, on a tous pris des kilos.
L'avant-dernier jour, tout l'étage a eu droit à une nomikai pour le départ d'un vieux chef. J'y apprends que les golfs très chers aux alentours de Kyoto sont chers parce que designed par des champions étrangers, que maintenant les gens commencent à se faire payer leur heures supp (mais que les 3 premières par exemples. Ce qui fait que les employés devront rester encore plus tard s'ils veulent faire leur quota d'heures supp. offertes), que Sharp est très généreux avec 40 jours de congés payés, mais que les employés les moins scrupuleux en prennent 20 à tout casser, et qu'en dessous de 12 jours pris, ils se font taper dessus. Ils étaient globalement surpris que Sharp ne soit pas inconnu en Europe où ils ne vendent pas tant que ça. Ils ont du abandonner Manchester United quand ils sont devenus trop forts et Sharp ne pouvait plus donner l'argent nécessaire.
Le lendemain, un tout jeune employé fait le tour des gens pour demander de payer pour la participation de la veille. Tout le monde a mangé et bu pareil, mais sur sa feuille Excel, les gens sont classés par rang dans la société et payent en fonction. Par exemple, le plus gros chiffre que j'ai vu était 7000 yen et qq, et moi on m'a demandé 2200. Finalement il viendra me rendre mes 2200 yen avec un "you are no fee because you student".
Voilà, après 11 jours je peux rentrer à Kyoto. Entre temps NTT Docomo m'a remboursé pour l'entretien mon trajet en Shinkansen à Tokyo en plein tarif, je gagne environ 4000 yen sur l'affaire.
Avec 5500 yen (bien moins que pour ceux qui le passe à l'étranger), je m'inscris au JLPT le 2 décembre, c'est le seul test de proficency en japonais pour évaluer son niveau. Il y a 4 niveaux, correspondant du 4 au 1 à 80, 300, 1000 et 2000 kanjis connus. Je me suis inscrit pour le niveau 2, soit 1000 kanjis, une grammaire suffisante et 6000 mots de vocabulaire. J'y suis encore loin, mais c'est pour me motiver à les apprendre.
J'ai juste le temps de dormir et d'acheter quelques affaires, et je pars dans la foulée en ferry pour Hokkaido où j'y reste 3 semaines.
Puis je rentre la veille de ma rentrée le 1er octobre. J'ai validé tous les cours que j'ai pris au premier semestre, il ne m'en reste que 2 à valider pour le second, donc je commence mes recherches qui après des innombrables changements semblent tourner autour du mind probing.
Avant de poster mon parcours à Hokkaido, je fais un post sur Tenrikyo, une "religion" basée à Tenri juste à coté de Sharp.
Ma chambre
Depuis la fenêtre de ma chambre
Il y avait une éclipse totale de lune dans la soirée. Je suis sorti faire un tour de vélo, mais on voyait rien à cause des nuages.
Le dos de Sharp avec en premier plan un parking des camions nationalistes équipés de haut-parleurs pour réveiller les gens quand ils ont pas cours.
Entre Tenri et Nara, l'ancienne capitale, on trouve des tas de temples. Ici, 弘仁寺, Kounin-ji, un temples de la secte Shingon bien caché dans un petit bois.
Un paysage de campagne de bordure de faible agglomération
Le pachinko, centre de fausses machines à sous où on perd son vrai argent. C'est un peu la seule distraction des Japonais, y'en a partout, mais dans les campagnes il semble y avoir plus de cadavres que de fonctionnels.
Dans la famille "Le pays du rail", un train de la Kintetsu arrivant en gare de Tenri
Les bâtiments de Tenrikyo, je sais pas à quoi il servent, mais ils sont tous pareils, imposants, alignés dans Tenri
1 commentaire:
Bonjour,
Comment as-tu trouvé ton stage au Japon?
J'ai l'intention de faire un stage au Japon de janvier à septembre 2009.
Je ne parle qu'un mot de Japonais!
Aligato :)
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