Corée du Sud - D'Osaka à Pusan (1)
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Mercredi 26
Une fois Noël passé, le prix du ticket d'avion pour Seoul double puis triple pendant que les Japonais ont un peu de congés. Le prix du ferry, lui, reste stable sous les 3 man pour l'A/R au départ d'Osaka.
Il quitte la baie d'Osaka à 16h pour passer par la 瀬戸内海 Setonaikai, la mer intérieure entre Shikoku et Honshu. On s'échappe par le passage entre 下関 Shimonoseki et 北九州 Kitakyushu, respectivement dans 山口県 Yamaguchi-ken et 福岡県 Fukuoka-ken. A ce moment on est tout près de la Corée, Pusan n'est qu'à 3 heures. La majeure partie des 18 heures du trajet se fait donc en longeant le Japon intérieurement, c'est toujours moins cher que le train.
Eh oui, la Corée c'est vraiment tout près
On arrive donc à Osaka au guichet pour l'embarquement sans 1 seul won coréen, bien que ce soir le pays d'à coté y'en a pas au Japon, et c'est aussi la galère pour trouver des yuans chinois. Comme ça n'arrive jamais habituellement, le ton monte entre la cliente (= Coréenne = pas Japonaise) de devant nous et la dame du guichet, ça fait bizarre sur le coup mais yappari, on est bien en train de quitter la monotone smoothness japonaise, d'un certain point de vue ça fait du bien.
Le port d'Osaka, avec 六甲山 Rokko-san en fond
Une navette pour nains nous aide à parcourir les 100 mètres séparant l'immigration du ferry et nous voilà dedans, hors du Japon, dans l'international, avec des gens normaux qui parlent anglais. Et ben en fait pas du tout. L'hôtesse qui nous accueille switche violemment au japonais après avoir tenté 3 mots d'anglais, et le ferry est tout coréen. On se demandait encore lequel de l'anglais ou du japonais serait le plus utile là-bas, car jusqu'à la WW2 la Corée était une province japonaise et ses habitants forcés à parler japonais, à abandonner leur culture, à changer de nom, à prêter des femmes "de réconfort", et surement tout plein d'autres atrocités dont on imagine facilement les Japonais capables.
Une navette pour nains
Une twin tower d'Osaka
Un ferry tordu (clic)
Des champignons poussent au milieu de la mégalopole
Je pensais tomber dans une grande chambre tatamisée où 32 personnes peuvent dormir alignées par terre, mais le billet premier prix nous donne droit à une cabine de 4 avec des lits. Sinon le ferry est un peu pourri, mais on lui en demande pas trop non plus. L'équipage n'est pas coréen, mais semble être encore un cran en dessous dans l'ordre d'exploitation des pays asiatiques entre eux, plus on va vers le sud.
Le carré VIP, avec ses bancs ramassés dans un port quelconque et son distributeur vide
Le ferry bouge enfin et on quitte le Japon ...
Le célèbre pont d'Akashi, qui relie Honshu à 淡路島 Awajishima puis Shikoku
Le soir, entre 2 cup ramens, on a va s'occuper dans la salle de spectacle, avec un show musical de la part des hôtesses dans des habits différents, mais le tout présenté en coréen. D'ailleurs, presque toute la salle semble coréenne, et plus agitée et genki que celles auxquelles on s'est habitué. On se sent déjà un peu en Corée même si on est à peine au large d'Okayama.
Ferry PanStar
Avant de partir, on avait appris à lire le hangeul, l'alphabet coréen, le seul au monde dont on connaisse l'inventeur, la date de naissance et la raison de sa création. Ca prend quelques heures et c'est plus ou moins pratique. Par exemple, comme il a été créé pour remplacer les 2000 pictogrammes (hanja) afin que tout le monde puisse lire et écrire facilement, on peut essayer de back-réfléchir via les kanjis et la prononciation similaire avec le japonais. Mais en fait ça marche pas et on aurait mieux fait d'apprendre les chiffres.
Par exemple, la première ligne coréenne dit "ko-on chu-ui" et la seconde chinoise (avec la police classique japonaise ce serait 高温注意, les traits sont pas penchés pareil) dit en japonais "kô-on chû-i", mais encore faut-il se mettre d'accord sur la romanisation.
Jeudi 27
On se réveille déjà au large du Japon mais pas tout à fait en Corée, qui se révèle à nous par le port de Pusan (ou Busan, la distinction B/P n'étant pas faite en coréen) et ses formidables barres de béton blanc. La première impression, c'est que c'est vraiment super moche.
Pusan/Busan est la 2ème ville du pays avec 3,5 Mhab et le plus grand port. C'est aussi le 5ème port le plus utilisé au monde, après Singapour et les Chinois.
On va vite changer plein de yens en 10 fois plus de won et on part marcher dans la ville, assez sale et qui sent un peu les égouts.
On arrive dans le marché de tout, avec plein de trucs farfelus, mais aucun prix affiché. On tente notre premier restaurant escorté par un Coréen rencontré dans la rue, et là badaboum, y'a plein de trucs piquants, dans la soupe qui entoure l'os à décortiquer et dans le gros piment vert à coté, sans compter l'ail cru. Les prix des restaurants tournent autour des 5000 wons sans aller bien haut, c'est donc juste un petit peu moins qu'au Japon. On apprend que les mamies qui sont assises sur des chaises au bord des petites rues aux alentours du marché ont en fait une sacoche pleine de devises et font le change vite fait. Pusan est cosmopolite avec paraît-il pas mal de russes.
On part pour l'après-midi à 범어사 Beomeosa, un temple dans les montagnes au nord de Pusan, mais accessible par métro+bus. D'ailleurs le bus est gentil, il attend les gens qui courent pour le chopper. Le suffixe "-sa" est en fait le 寺 "ji" du temple.
On est accueilli par des drôles de tortues, ce sont en fait des piliers restants qui soutenaient les drapeaux.
Le temple impressionne les kyoto-ïtes qui voient habituellement autant de temples que d'immeubles par 2 aspects, la simplicité avec laquelle il s'intègre dans le paysage et l'utilisation abusive du vert et de couleurs vives. Le vert représente la nature, il est sur presque tous les murs et les poutres, tandis que le style est moins travaillé et moins entretenu, là où les moines ne passent pas le balai toute la journée. La décoration est naturelle, avec des pierres et arbustes bruts, pas taillés et arrangés méticuleusement à la japonaise où l'on voudrait montrer que l'homme contrôle la nature et ratisse lits de petits cailloux blancs.
Sur les temples, les noms sont encore dans l'ancien système d'écriture, les hanja (presque des kanjis)
Là où les temples japonais auraient les Nio 仁王, les gardiens Naraen et Misshaku, on a ici 4 rois célestes :
- Jikoku-ten (持國天, 持国天 ou 治國天, 治国天), gardien de l'est avec un sabre et un trident
- Jôchô-ten (増長天), gardien du sud avec un sabre ou une lance
- Kômoku-ten (廣目天, 広目天), gardien de l'ouest avec un bâton et un rouleau d'écriture
- Bishamon-ten (毘沙門天, également connu sous le nom de Tamon-ten, 多聞天), gardien du nord avec une lance ou un trident, et une pagode, que l'on retrouve aussi souvent au Japon, comme un des 3 dieux de la guerre, ou encore un des 7 dieux du bonheur.
Prendre des photos de Bouddha, c'est pas bien, mais on réfléchit comme des Japonais et qu'il n'y a pas écrit "photos interdites" ... Les Bouddha sont différents, ils ont souvent une petite moustache.
Le temple semble bien désert. Bien qu'un des plus grands de Corée du Sud, on est loin des machines à fric genre Kiyomizu-dera ou Kinkaku-ji.
On fait un tour au Spa de Pusan, un des plus grands du monde d'après le Lonely Planet, mais pas trop, il est juste grand. A titre de comparaison le spa world d'Osaka est plus grand et plus mieux. Il faudra que je réévalue ma température maximale de bain, car j'ai pu rentrer dans un à 45°C alors que c'était limite dans un 44°C à Hokkaido. Ici, on ne rentre pas avec sa petite serviette personnelle, mais on en emprunte une juste pour se laver puis on se promène à poil dans l'onsen, on ne peut pas s'en servir pour se cacher ou la poser sur la tête.
Première rencontre avec LG (Lucky-Goldstar), le grand conglomérat sud-coréen
En Corée, on roule soit en Daewoo, soit en Hyundai, soit en Kia (racheté par Hyundai), mais rien d'autre. D'ailleurs, on ne semble consommer que coréen. J'ai rarement vu un écran plat de marque japonaise, alors que Sharp, Sony et Panasonic sont au top et à la porte d'à coté.
Puis on se rentre avec Kevin et le makkeoli. Il y aurait environ 2000 native english teachers à Pusan, alors que les rues semblent moins gaijinées qu'au Japon. On apprend aussi que les jeunes élèves savent déjà dire que le Japon c'est pas bien.
Pusan by night
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