Thaïlande (8) - Pai et ses alentours
[13 mars] : Mae Hong Son – Pai (65 km)
Lorsque je quitte la GH à 8h30, il fait un petit peu frais. Au programme, montée (alt. > 700m) jusqu'à Soppong (Pang Ma Pha), redescente puis remontée (alt. > 1100 m) jusqu'à Pai. Ce sont les couleurs violette/bleue sur la carte.
Je pars sans acheter d'eau, puisque trouvable un peu partout, et toujours avec un petit bruit de vélo.
Je fais beaucoup de pousse-vélo et je me rends compte qu'en route que ma roue arrière est complètement voilée. Mes freins ont disparu au fil des descentes, de plus en plus raides et dangereuses.
Mes lèvres adaptent une structure pâteuse et collante par manque d'eau, et le premier checkpoint aquatique fait bien du bien.
La route déserte court sur les arêtes et je survole les montagnes. C'est dur mais le paysage fait oublier que je transpire bien plus vite que je ne bois. Des chiens me font accélérer, car ils me mordraient les mollets s'ils les voyaient au ralenti.
Le petit village perdu
Le viewpoint, maximum local de la région, est à 869 mètres.
Mamachari en maillot à pois
Il y a une petite aire de repos avec quelques marchandes de la tribu Lahu, dont une mamie vraiment affreuse, avec du sang plein les quelques dents restantes, à force de mâcher des bétels.
Je me fais un ice coffee assis presque dans le vide en admirant les creux et bosses.
Pause angélique
La cabane abandonnée sur la pente
Je redescends tranquillement jusqu'à Soppong, d'où j'envoie mes cartes postales et je cherche à me faire réparer/changer ma roue voilée. Soppong est un petit village, mais comme partout, tout le monde est en mobylette et les bike shops sont nombreux. Le premier m'envoie au second, qui m'assure que je pourrai trouver ce que je veux au 3ème, en sortie du village, qui me dit qu'il ne peut rien.
Descente vers Soppong (Pang Ma Pha)
Je continue donc avec mon vélo super bruyant presque mort, pour attaquer la montée infernale vers Pai, en pensant à tort que ça allait passer.
Au pied de la montée, je déraille encore une fois, et je m'arrête au bord de la route pour réparer, mais sans grand espoir …
A ce moment, un camion s'arrête pour me demander si ça va, et bien que je ne sois pas à 100% sûr d'être coincé (mais probablement entre 90 et 100), je prends le ride dans la benne.
Les pentes basses
Pour la 2nde fois, un col 3 étoiles que j'évite de pédaler, mais involontairement.
Quelques minutes plus tard, dans la montée, une voiture est immobilisée sur le bord. Mon chauffeur descend aider les 2 gens, et finalement la voiture se retrouve attachée derrière le camion, et moi toujours dans la benne.
La route est en effet très raide, et le camion n'avance guère plus vite que ma vitesse de pousse-vélo.
Les virages sont rudes et le paysage est magnifique.
Au sommet, pendant que je regarde le double panorama de vallées, on relâche la voiture qui repart toute seule. Ces 10 km de pure montée sont suivis d'environ 25 km de presque pure descente.
On rattache la voiture en bas, et finissons vers Pai où ils me lâchent à l'entrée.
Pai est un petit village de 2000 hab., mais tout comme Mae Hong Son (7000 hab.), furieusement touristique. Je trouve un bike shop qui accepte de prendre en charge mon vélo-trottinette, mais qui le réparera le lendemain matin.
Devenu piéton, je marche dans la ville, en croisant plus d'occidentaux que de Thaï, choisir une des innombrables guest houses, et je finis chez Mr Jan pour une douche chaude.
Mon foulard est efficace, mais visiblement 2 cm trop haut
Mollets et avant-bras sont à point. A noter, le scratch des gants de cycliste qui me laisse une marque sur le métacarpe
Je sors marcher dans Pai, petites rues à l'ambiance très détendue. Tout ne semble être que guest house, restaurant ou trekking center. Il n'y a pratiquement que des occidentaux, mais c'est quand même sympa.
Ballade dans Pai
Je vais au falafel, entouré d'israéliens qui ne savent pas dire "eau" après 2 mois ici, et continue avec un dessert de burger et papaya juice. J'ai mon quota de calories et la satisfaction de manger autre chose que du riz avec du concombre.
[14 mars] : Pai – Mae Taeng (92 km)
(2 passages en violet, altitude > 1100 mètres)
J'ai du mal à me lever, et je vais petit-déjeuner des nouilles de riz en face du bike shop où mon vélo est en cours de réparation.
Les bike shops sont facilement reconnaissable par leurs pneus suspendus
La rue est normale, presque farang-free, à l'opposé de la veille au soir. Vers 11h je suis prêt à repartir direction Chiang Mai, par une des 2 routes, celle des camps d'éléphants. Il y a plein de farangs en scooter et des éléphants tristes attachés au bord de la route.
Mamachari III v 2.0
Banlieue moderne du village
Vroum vroum
Puis j'attaque la montée, environ 20 km de pousse-vélo sous le soleil brûlant.
Un peu de français mystérieux
Sur l'arête, la forêt de pins sent comme le sud de la France.
Au sommet, il y a un barrage policier, comme souvent, à des endroits insolites. Je croise un autre cycliste qui me dit que je vais bientôt profiter d'une grande descente, et je retrouve du moral et du sourire.
Du toit des montagnes, la vue est belle, quoique le fond des vallées reste embrumé
La descente est la plus belle des descentes. Pas de pédalage, ni de freinages, les virages ont la courbure idéale pour être fluides et rapides, la végétation me protège du soleil. Jusqu'à maintenant, les pentes étaient trop sévères pour me lancer sereinement, avec des virages à 170° et une pente de 800% à l'intérieur, et grand risque de finir dans les arbres ou sur le nez.
En bas, c'est parsemé de petits villages tranquilles, avec des étalages sur la route, vendant du miel et des fruits secs. Je m'attends à devoir remonter pour le 2ème col > 1100m, mais les montées et descentes qui suivent sont raisonnables. Habitude ou erreur de la carte, je ne sais pas, mais ça ne me dérange pas …
Pick-ups remplis à ras-bord de sourires et de "hello" qui me doublent tous les jours
Petit temple
J'ai encore droit à une belle descente jusqu'à la plaine de Chiang Mai, grande ville du nord de la Thaïlande, qui est à 50 km. Il y a pas mal de guest houses, resorts et restaurants indiqués en anglais. C'est pas trop l'aventure, tout semble avoir déjà été exploré et exploité pour le tourisme, organisé et servi en packs.
Je décide d'arrêter les guest houses, où je m'arrêtais mécaniquement pendant ces 2 premières semaines, par leur facilité à localiser et leur bas prix, alors que j'étais parti avec l'esprit d'un vélo-touring-camping. Je me mets donc en mode nomade sauvage.
Je fais donc petit-à-petit des provisions au fil des épiceries qui bordent la route, drinking water, sandwichs (pas bons), petite pastèque, …
Alors que le soleil se couche, je pars sur une petite route en quête de tranquillité, jusqu'à un chemin sans propriétaire évident (rare dans les plaines). J'atterris dans un champ de mini-bananes (encore !), mais pas mures avec une petite cabane parfaite.
Avertissement pour trouver un camping site
Mon chez-moi
J'ai un petit ruisseau à coté pour une douche entouré de lucioles. Je mange ma pastèque sous les étoiles et m'endors dans ma tente-momie, jusqu'à être réveillé par la chaleur étouffante. Je préfère gagner un peu de fraicheur, mais c'est au prix de nombreux moustiques. J'ai aussi une visite pendant la nuit d'un animal de la taille d'une biche, parti en courant, mais ça restera un mystère …
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